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Anne-France Neuville et Renaud Grégoire | Cycles Grégoire à Barvaux

Cycles Grégoire à Barvaux

 

 

En ce début de printemps, nous avons poussé la porte du magasin « Cycles Grégoire » à Barvaux pour aller à la rencontre de Renaud Grégoire et Anne-France Neuville.  

 

Ces passionnés de vélo nous ont permis d’en savoir un peu plus sur leur métier, dans un marché du vélo en plein essor et dopé par la crise.

 

ADL : Un petit mot sur votre parcours professionnel et vos motivations à ouvrir un commerce de vélos ?

Renaud Grégoire : Après avoir suivi une formation de mécanicien voiture, j’ai travaillé pendant 20 ans comme salarié dans un garage. En 2011, j’ai perdu mon emploi. Aussi ai-je saisi l’opportunité pour ouvrir mon magasin et vivre de ma passion, le vélo, sport que je pratiquais (et pratique toujours) en famille. Comme notre maison est située le long d’une rue assez bien fréquentée (Route de Marche) et que je ne souhaitais pas engager trop de frais pour me lancer, j’ai aménagé notre propre garage. L’activité a tout de suite pris et n’a cessé de croître. Je pense m’être lancé au bon moment, lorsque nous sommes passés des VTT 26 pouces aux 29 pouces. C’était également l’apparition du vélo électrique et l’essor du VTT.

ADL : Quelles sortes de vélos vendez-vous ?  Etes-vous spécialisés dans un segment en particulier ? 

R.G. : Nous vendons tous types de vélos : route, VTC et VTT. Nous sommes cependant plus spécialisés dans cette dernière catégorie qui représente environ 80% de nos ventes. Notre belle région est propice à la pratique de ce sport et, d’un point de vue financier, le VTT nous assure un bon rendement car sa mécanique évolue rapidement.

J’ajouterais que nous vendons également des accessoires tels que des vêtements, des casques, du matériel de réparation…

 

ADL : Vous assurez aussi un service de réparation et d’entretien des vélos.

R.G. : En effet, mais principalement pour des vélos achetés chez nous sinon nous ne pourrions pas assurer un service de qualité. En fait, un magasin de vélos est assez comparable à un garage de voitures : après la vente, un service d’entretien est indispensable car les vélos sont de plus en plus perfectionnés et demandent régulièrement des réglages minutieux.

 

ADL : De la location ? 

R.G. : Non. Pas de location car celle-ci nécessiterait plus de place, de temps et de main d’œuvre.

 

Cycles Grégoire à Barvaux | Service après-vente

ADL : A ce propos, combien de personnes travaillent chez les Cycles Grégoire ?

Anne-France N. : Renaud travaille seul depuis le début, mais, depuis peu, j’ai réduit mon temps de travail de salariée pour l’aider. Si j’ai peu de connaissances en mécanique, je peux, par contre, lui venir en aide dans le travail administratif, le suivi des commandes, l’accueil des clients et la vente (même si certains clients, qui considèrent leur vélo comme leur bien le plus précieux, demandent d’office Renaud… (rires)).  

 

ADL : Aujourd’hui, on n’achète plus un vélo comme hier… Quel est le prix moyen d’un vélo ?

A.-F. N. : La montée en gamme des produits est à l’origine de l’augmentation des prix. Chez nous, un VTT classique démarre à 500€ et peut monter jusqu’à 8.000€. Mais quand c’est une passion, on ne compte pas !

ADL : Avec quelles marques / fournisseurs travaillez-vous et sur quels critères les avez-vous sélectionné(e)s ?

A.-F. Neuville. : Depuis le début, nous travaillons avec les marques KTM et Ridley car elles n’étaient pas présentes dans la région et elles ne nous imposaient pas l’achat d’un trop grand nombre de vélos au départ. KTM est une marque autrichienne qui fait des vélos depuis plus de 50 ans. Nous avons l’exclusivité de la marque pour la région. Un excellent partenariat !

 

ADL : Le métier du vélo est un métier qui évolue rapidement, tant au niveau technologique que mécanique.

R.G. : En effet, les composants et les outils sont de plus en plus performants. Les formations pour se tenir à jour sont donc essentielles. C’est pourquoi, chaque année, je participe à des formations organisées par les fournisseurs des pièces (Bosch pour les moteurs de vélos électriques, Shimano pour les freins…).

 

ADL : Selon vous, quelles sont les raisons du succès du marché du vélo aujourd’hui ?

A.-F. N. : Une première raison est l’arrivée du vélo à assistance électrique (VAE) qui connaît aujourd’hui un succès phénoménal. Le VAE représente, chez nous, 65 à 70% des ventes.

Une deuxième raison est la pratique du vélo qui s’inscrit dans une démarche écologique : certaines personnes ont remplacé une voiture par un vélo ou vont désormais travailler à vélo.

Autre raison, selon moi : les bienfaits du sport sur la santé.  De plus en plus de médecins conseillent la pratique du vélo à leurs patients.

Enfin, et pour cette dernière année, les effets des confinements !  En effet, le vélo a été (et est toujours) LE sport du confinement par excellence. Tout le monde a ressorti son vélo, l’a fait réparer ou en a acheté un nouveau. C’est aussi la raison pour laquelle nous connaissons, aujourd’hui, un problème d’approvisionnement généralisé, tant pour les pièces détachées que pour les vélos.

 

ADL : Comment gérer cette situation ?

A.-F. N. : Nous sommes tous logés à la même enseigne… Beaucoup de vélos qui arrivent maintenant sont quasi déjà vendus ! Le carnet de commandes se remplit très vite. Nous livrons maintenant des vélos qui ont été commandés il y a 4 ou 5 mois.

Cycles Grégoire à Barvaux | Magasin de vélos
Cycles Grégoire à Barvaux | Magasin de vélos

ADL : Comment se démarquer / faire la différence par rapport aux grandes chaînes de magasin ?   

A.-F. N. : Un petit commerce de détail se différencie des grands magasins par la vente de matériel de meilleure qualité en général, par le conseil adapté qu’il prodigue à ses clients (selon ses besoins) et par son service après-vente.

 

ADL : Parlez-nous de votre clientèle. Qui est-elle ? D’où vient-elle ?

R.G. : Notre clientèle se compose aussi bien de femmes que d’hommes âgés de 7 à 77 ans (rires). Ce sont principalement des locaux, mais aussi beaucoup de seconds résidents flamands. Nous avons aussi quelques touristes de passage. Ainsi, on rencontre parfois des « aventuriers » qui entreprennent un périple à vélo sans trop réfléchir à l’état de leur vélo…

 

ADL : Quelle est, selon vous, votre meilleure publicité ? 

A.-F. N. : Celle que nous faisons nous-mêmes lorsque nous participons aux randonnées organisées et rencontrons d’autres amateurs de vélo. Mais ce sont aussi nos deux enfants qui roulent toute l’année dans la région. (Julia Grégoire a rejoint la BH-Wallonie MTB Team en décembre 2020, 2x championne de Belgique de VTT et 1x championne de vélo de route).  Sinon, c’est le bouche à oreille qui fonctionne. Un client satisfait en parle autour de lui…

 

ADL : Etes-vous présent sur la toile ou les réseaux sociaux ?

A.-F. N. : Notre fils nous a créé une page Facebook pour le magasin, mais nous n’avons pas de site Internet. Jusqu’à présent, nous n’en avons pas eu d’utilité. Nous sommes plutôt de l’ancienne génération (rires) et privilégions les « vrais » contacts : une visite ou un coup de téléphone, c’est bien mieux !

 

ADL : Avez-vous développé des partenariats dans la commune ?

R.G. : Oui, avec les Syndicats d’Initiative de Barvaux et de Durbuy à qui nous avons vendu une dizaine de vélos et dont nous assurons l’entretien.

 

ADL : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?

R.G. : Quoi de mieux que de vivre de sa passion, rencontrer des personnes généralement de bonne humeur, sportives et en bonne santé, et qui viennent parfois juste pour papoter… !  

 

ADL : Quels sont vos objectifs / perspectives pour les années à venir ?

R.G. : Maintenir notre activité quelques années encore ! Nous souhaitons maintenir une petite structure pour garder un bon contact et pouvoir assurer un service personnalisé et de proximité à notre clientèle. Nous avons juste le projet d’agrandir un peu l’espace « rangement » pour faciliter les déplacements dans l’atelier et stocker les réparations. Quant à la relève, c’est trop tôt pour le dire…


 

Cycles Grégoire

 

Route de Marche 85 | 6940 Barvaux

086 21 40 90

 

cyclesgregoire@skynet.be

Page Facebook


Entretien rédigé par Marie-Agnès Piqueray, avril 2021