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Sophie Gérard | Hôtel, gîte et grottes de sel

 

C'est par un bel après-midi ensoleillé de fin d'été, que nous sommes allés à la rencontre de Sophie Gérard. Elle nous accueille sur la terrasse de son établissement durbuysien, "L'Hôtel des Comtes". Ce bâtiment, qui fut autrefois une école puis La Poste, est aujourd'hui un havre de paix pour les visiteurs de la Vieille Ville. 

 

S'il est indispensable d'aborder le parcours de notre indépendante de A à Z, l'objet de notre entretien est surtout de vous faire découvrir des concepts "bien-être" plutôt originaux : l'halothérapie et la chromothérapie.



ADL : Quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a amené à faire ce que vous faites aujourd’hui ?

Sophie Gérard : Après mes études d’assistante de direction multilingue à Namur, j’ai travaillé pour plusieurs grosses sociétés dans la région de Liège.  En 2008, avec mon compagnon, nous avons eu l’occasion de reprendre « Le Petit Somme » qui était alors un hôtel de 8 suites dont certaines avec jacuzzis privatifs.  Je n’avais pas d’expérience dans le secteur hôtelier mais mes études et mon parcours professionnel m’ont appris à être « multi tâches ». L’établissement tournait bien et comme ça nous plaisait, l’année suivante, en 2009, nous avons repris l’ « Hôtel des Comtes » à Durbuy.  A l’époque, je me souviens que c’était assez « rock & roll » (rires) : j’ai dû apprendre à concilier la gestion de 2 hôtels avec  l’éducation de 2 enfants en bas âge. Heureusement, dès le début de l’aventure, j’ai pu compter sur du personnel fiable et de qualité. D’ailleurs, via cet entretien, je tiens vivement à le remercier, notamment Nathalie qui est là depuis le 1er jour et qui est juste la personne parfaite, tant pour l’accueil que pour l’aspect relationnel avec les clients !

ADL : A quel moment et pourquoi « Le Petit Somme » est-il devenu un gîte ?

S.G. : Avec l’arrivée d’un 3e enfant, deux hôtels, ça devenait compliqué à gérer ! (rires) Alors, en 2013, avec Olivier (NDLR : son compagnon), on a décidé de fermer « Le Petit Somme » pour y effectuer des travaux de grande ampleur et le transformer en un gîte capable d’accueillir jusqu’à 22 personnes. On voulait ce gîte luxueux, afin de nous démarquer de la concurrence. Chaque chambre dispose de sa propre salle de bain et de son wc privatif, il y a une salle de jeux pour adultes et une pour enfants. Nous avons également été très attentifs à la qualité des équipements, des matériaux, etc.

ADL : Vous avez choisi de développer votre activité sur Durbuy. Est-ce sa notoriété qui vous a attiré ?

S.G. : Disons que c’est plutôt un retour aux sources pour Olivier qui est originaire de la région. Ayant fait l’école hôtelière, il a travaillé de nombreux week-ends dans l'horeca à Durbuy. Ceci dit, il n’a pas fait carrière dans l’horeca car il a rejoint l’entreprise familiale qui œuvre dans le secteur des cuisines équipées. C’est un touche-à-tout qui a de l’or dans les mains. C’est aussi grâce à lui et à son talent que nous en sommes là aujourd’hui. Dans la gestion d’hébergements touristiques, il y a toujours des choses à réparer, à refixer… Sans lui, nous devrions faire appel à un corps de métier pour chaque entretien et cela se ferait ressentir financièrement parlant.


ADL : Comment se démarquer dans un environnement aussi concurrentiel que celui de Durbuy ?


S.G. : Concernant l’hôtel, il dispose de plusieurs atouts par rapport aux autres établissements de la Vieille Ville. D’abord, il est situé au calme : les clients prennent leur bain de foule dans Durbuy et, quand ils sont de retour à l’hôtel, ils peuvent profiter du jardin et de la terrasse en dégustant un verre qu’ils se seront servi dans le bar self-service. Ensuite, il y a l’esprit familial et chaleureux de notre établissement : on prend plaisir à discuter avec nos clients, à les conseiller, à leur offrir un vrai moment de partage. Et puis, denrée rare, les clients disposent d’un parking privé gratuit à l’arrière de notre bâtiment. Enfin, j’ai à cœur de proposer des produits régionaux au petit déjeuner. Ici, pas de chichi ! Je ne me sens donc absolument pas en concurrence avec les autres établissements. 

ADL : Vous mettez en avant les producteurs locaux à la table des petits déjeuners. Avez-vous des critères de sélection particuliers, des partenariats établis ?


S.G. : Je présente les fromages du « Gros Chêne » à Méan parce que je les connais très bien. Cela fait environ 3 ans que leurs fromages font partie de la table des petits déjeuners de l’hôtel. Je vais également chercher les œufs à la ferme et les pains viennent de la boulangerie Delhaye. Au quotidien, dans ma vie privée, je suis très attentive à ce que nous mangeons en famille et à la provenance des produits. Je souhaite, en fonction des possibilités (livraison, quantité, tenue des produits…), introduire le local et le bio à la table des petits déjeuners de l’hôtel. Ce sont mes convictions et je ne peux plus aller à l’encontre de celles-ci !


ADL : Avez-vous déjà été tentée par l’obtention du label Clé Verte ?

S.G. : Ce genre de démarche pourrait me plaire tant qu’elle ne me contraint pas ! J’aime avancer à mon rythme, faire les choses comme et quand je le sens. Je ne veux pas me mettre la pression. Il y a déjà tant de choses à gérer, de normes à respecter… Et on fait déjà bien des choses (installation de panneaux solaires, petit mot dans les salles de bain concernant le remplacement ou non des serviettes, produits locaux, …). 


ADL : Quel regard portez-vous sur l’évolution actuelle de Durbuy et de sa clientèle ?


S.G. : Je pense que Durbuy continuera à attirer tous les publics grâce à son côté « nature » parce que ça, on ne peut pas nous l’enlever. Et puis, il y a le parc aventure qui est un très grand atout pour tout le monde. Personnellement,  je pense que ce qui se passe à Durbuy actuellement va m’amener plus de clients que de m’en faire perdre.  L'arrivée d'un tourisme plus huppé que par le passé n’empêchera pas, selon moi, le « tout public » de venir !


ADL : Crise sanitaire et inondations : on ne peut pas ne pas aborder le sujet. Comment avez-vous vécu ces moments ?


S.G. : Lors du confinement, vu que les restaurants étaient fermés, il ne servait à rien d’ouvrir l’hôtel car il n’y avait clairement personne à accueillir ! Une fois que les restaurateurs ont repris la vente des menus à emporter, j’ai rouvert l’hôtel en offrant la possibilité aux clients de manger dans leur chambre même si, à la base, elles ne sont pas prévues pour. Nous avions installé de grandes tables dans les couloirs avec des micro-ondes, des tables pour les petits déjeuners dans les chambres, etc. Mais ce n’était vraiment pas agréable ni pour les clients, ni pour nous. Les gens avaient ce besoin de partir en séjour mais, une fois arrivés sur place, ils se retrouvaient renfermés dans leur chambre car il ne faisait pas beau à l’extérieur : ils mangeaient dans leur chambre, dormaient dans leur chambre, passaient une partie de leur journée dans leur chambre… S’ils étaient très enthousiastes à l’arrivée, ils repartaient déçus malgré que nous faisions tout ce que nous pouvions pour les accueillir au mieux. 

En juin, les restaurants ont rouvert et ça a redémarré… jusqu’au fameux 15 juillet ! 

Notre établissement a été inondé et, à l’heure où je vous parle, 6 chambres sur les 14 qu’il compte sont encore fermées. Heureusement, la solidarité a joué : nous avons été très entourés par la famille, les amis, les connaissances. Nous avons pu rouvrir rapidement même si nous tournons à 50% de nos capacités !


ADL : Vous êtes également propriétaire d’une grotte de sel : en voilà un concept original ! D’où vous est venue l’idée ?


S.G. : Depuis que l’un de nos enfants a eu de sérieux problèmes de santé, nous en sommes un peu revenus de la médecine traditionnelle qui prescrit des médicaments sans en annoncer les effets destructeurs sur notre organisme. A force de chercher des solutions plus naturelles, je me suis découverte une vraie passion pour les médecines alternatives. Au point de reprendre, l’année dernière, des cours de naturopathie à l’Institut Européen de Médecine Naturelle. Bref, tout cela pour dire qu’il nous tenait à cœur de nous démarquer en offrant « un petit plus santé » à nos clients. Quand nous avons effectué les travaux au gîte, nous avons opté pour les grottes de sel. C’est Olivier qui avait vu ça, un jour, à la télévision mais nous avons mis deux ans à trouver quelqu’un pour les réaliser !

 

ADL : On parle donc d’halothérapie ou de thérapie par le sel… 


S.G. : En effet ! A l’état naturel, les grottes de sel existent. Dans les pays de l’Est, nombreux sont les hommes d’affaires, notamment, qui y passent des soirées, voire des nuits pour profiter de leurs bienfaits. 


ADL : Quels sont-ils ? 


S.G. : L’halothérapie régénère le corps, désinfecte et désencombre les voies respiratoires (toux, asthme…) et renforce le système immunitaire. On obtient également de bons résultats sur les problèmes cutanés (eczéma, psoriasis…) ou articulaires même si, pour ces derniers, les résultats varient d’une personne à l’autre. 


ADL : Et concrètement, comment ça se passe ?


S.G. : Il faut savoir que le sel, une fois sorti de son milieu naturel, après 2 à 3 ans, a perdu toutes ses vertus thérapeutiques. Cela signifie que même s’il y a du sel partout dans la grotte (au sol, au plafond, sur les murs…), que ce soit du sel de l’Himalaya, du gros sel de mer ou du sel fin qui a été projeté sur les murs, ce sel n’agit plus. Il est donc nécessaire de travailler avec des halogénérateurs. Ce sont de grosses machines dans lesquelles je verse un sel particulier traité pour être utilisé à des fins médicales. Ce sel très fin est encore broyé dans l’halogénérateur et est expulsé dans l’air. En fonction de la pathologie à traiter, la quantité de sel qui est expulsée dans l’air varie.  On sait que pour les pathologies cutanées, il faut plus de sel. Mais, le client est obligé de faire la première séance d’accoutumance si non, c’est trop d’iode en une seule fois et il ne faut pas traumatiser le corps. C’est une méthode naturelle et il faut y aller progressivement ! Cette séance d’acclimatation est la même pour tout le monde et équivaut, en apport en iode, à un week-end que vous passeriez à la mer.

Il est possible de profiter des bienfaits de la grotte de sel en individuel, en famille ou encore avec des amis (jusqu’à 10 personnes). Dans ce cas précis, vous louez la grotte pour la somme de 60€ pour une séance de 50 minutes. 

Existe aussi le cas où des personnes veulent venir pour traiter une pathologie précise mais qui ne souhaitent pas louer la grotte pour elles seules. Dans ce cas, je m’arrange pour regrouper les gens en fonction de leur souci (problèmes cutanés, respiratoires…) afin de diffuser la quantité de sel idéale pour les traiter.


ADL : L’halothérapie est-elle accessible à tous ?

 

S.G. : Oui, à tout le monde ! Même aux femmes enceintes, nourrissons et petits enfants. Pour profiter au mieux des bienfaits de la grotte de sel, une musique de détente est diffusée, des chaises longues sont installées, une lumière d’ambiance rayonne au travers des briques de sel de l’Himalaya. Pour les enfants, un igloo de sel et de petits jouets, comme ceux qu’ils utilisent pour jouer dans le sable, sont à leur disposition.

Le conseil que je donne est de ne pas parler car ainsi le corps et l’esprit s’apaisent, la respiration se fait de plus en plus profonde et les gens profitent au maximum des bienfaits de l’halothérapie,.


ADL : A l’halothérapie, vous ajoutez maintenant la chromothérapie (Cure par les couleurs)


S.G. : Oui, en effet ! Comme je l’ai dit plus haut dans cet entretien, je suis actuellement une formation en naturopathie. C’est un objectif qui m’enthousiasmait mais que je repoussais depuis des années par manque de temps. La crise sanitaire m’a donné l’occasion d’enfin concrétiser ce projet ! Et, dans cette formation, est notamment étudiée en première année la chromothérapie. J'ai donc maintenant le plaisir d'aider les patients grâce à ma nouvelle casquette de chromothérapeute.

ADL : Quel est le principe ?

 

S.G. : Selon la couleur, les lumières ont une imprégnation différente sur notre organisme, donc, elles ont un effet différent sur les cellules de notre corps. Elles stimulent le système hormonal. Avant une séance de chromothérapie, je demande au client de compléter un « test des couleurs » (NDLR : Le Chromotest ou test des couleurs permet l'analyse de la personnalité et indique quelles structures physiques, physiologiques, énergétiques et émotionnelles sont potentiellement perturbées. Il permet d'établir un diagnostic énergétique complet et d'orienter vers la cure de lumière la plus adaptée). Au niveau physique, certains blocages présents dans le corps font que l’énergie ne circule pas correctement : en rechargeant une zone de la lumière dont elle a besoin, on rétablit la circulation de l’énergie. Au niveau émotionnel, le test révèle si la personne vit dans le présent, dans le passé ou dans le futur. Il est également possible de déceler des fractures (physiques, émotionnelles, psychiques) et de les dater. Cette méthode permet même de remplacer des psychothérapies et d’aller mieux beaucoup plus rapidement car elle permet de ramener le trauma vécu par le patient dans le conscient. Ensuite, c’est la personne, elle-même, qui va cheminer et aller vers l’acceptation. Et le fait de rétablir les énergies donne la force d’aller vers l’acceptation. Les séances de chromothérapie s’effectuent à Petite Somme, dans notre salle de séminaires et, après ma formation complète de naturopathe, en cabinet.


ADL : Mais ce n’est pas tout ! Vous souhaitez également proposer, tout bientôt, une autre méthode… 


S.G. : Oui et je suis très enthousiaste à l’idée de proposer ce service complémentaire qui s’appelle la méthode DIP (NDLR : DIP pour Dermo Info Puncture). Cette méthode permet de lever tous les blocages physiques tels que les torticolis, entorses, maux de tête… grâce à une manipulation de courte durée. C’est un travail qui s’exerce au niveau des méridiens sur des points d’acupuncture choisis en fonction de la pathologie rencontrée. Les résultats sont surprenants, rapides et efficaces ! 


ADL : Gérer votre vie de famille, un hôtel, un gîte de grande capacité, reprendre des études, prodiguer des soins… ça fait beaucoup pour une seule femme, non ?

 

S.G. : Oui mais tout est une question d’organisation. Effectivement, si je veux pouvoir consacrer plus de temps à la naturopathie, tout en continuant de m’occuper de la gestion administrative de nos établissements, il me faudra absolument trouver un mi-temps pour l’entretien des hébergements. Ceci dit, ça fait déjà un bon moment que je cherche une personne fiable, de confiance et qui voit clair dans le travail à effectuer mais je n’ai pas encore trouvé la perle rare…  Je suis quelqu’un d’optimiste : vouloir les choses simplement et rester positif font que chaque chose arrive en temps voulu ;-)

Entretien rédigé par Caroline Lamy, septembre 2021


Hôtel des Comtes à Durbuy
Le Petit Somme, gîte à Septon
Le Petit Somme Na+CL-, Grottes de sel

Rue du Moulin 2 | 6940 Petite-Somme (Septon)

086 32 21 34

reservation@lepetitsomme.be

 

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