« Bien Chez Toit », est une entreprise d’économie sociale située à Barvaux.
Nous avons rencontré son coordinateur, Bruno Galasse.
ADL : Mr Galasse, pourriez-vous nous présenter « Bien Chez Toit » en quelques mots ?
Bruno Galasse : « Bien Chez Toit » est une entreprise d’économie sociale portée par Intégra Plus. Elle propose des services dans quatre secteurs d’activité :
- « Magasin social de meubles » qui fonctionne uniquement avec des dons. Ces meubles sont mis en vitrine dans notre magasin situé en Chainrue et stockés dans un dépôt de 500m² localisé sur le Parc d’Activité Economique de Barvaux. Nous revendons meubles et électro-ménagers soit à plein tarif (mais quand même à prix démocratique), soit à un tarif social pour un public qui est économiquement plus fragile comme les demandeurs d’emploi, les gens orientés par le CPAS, les personnes porteuses de handicap ou qui émargent à la mutuelle ou encore les pensionnés. Donc, tout le monde est le bienvenu dans notre magasin.
2. « Petits boulots ». Cette activité consiste à exécuter de petits travaux de réparation et d’entretien de la maison comme raboter un châssis qui grince, peindre un mur, fixer un lustre… Ici aussi, deux tarifs sont d’application en fonction du public pour lequel les prestations sont effectuées. Précisons que notre agrément nous met des balises afin de ne pas faire concurrence aux entrepreneurs du secteur privé. Nous n’effectuons que de petits travaux qu’un entrepreneur n’accepterait pas car non rentables pour lui.
3. « Espaces verts ». Tonte de pelouse, arrachage de mauvaises herbes, taille… sont aussi des services proposés par « Bien Chez Toit ».
4. « Déménagements sociaux ». Cette activité, contrairement aux trois autres, est dédiée uniquement aux personnes aidées par le CPAS et qui connaissent de grosses difficultés financières.
ADL : Comment est née l’entreprise et quel est votre rôle ?
B.G. : Lorsque l’asbl « Clair & Net » (buanderie sociale + meubles) de Melreux a cessé ses activités, nous avons décidé de
reprendre le volet « meubles ». C’était en 2015, année durant laquelle nous avons reçu notre agrément IDESS (Initiative de Développement de l’Emploi par un Service de proximité à finalité
Sociale) ainsi que des subsides de la part de la Région Wallonne pour pouvoir fonctionner. Ce sont ensuite ajoutées les autres offres de prestations.
En tant que coordinateur, et vu que nous sommes subsidiés autant par la Région Wallonne que par l’Europe, il y a énormément de dossiers et de rapports d’activité à rentrer, d’appels à projets auxquels il faut répondre, de demandes de subventions à faire, de fonds à trouver... L’administratif représente donc une grosse partie de mon travail. Cependant, il y a également un temps dévolu à la gestion du magasin pour laquelle je suis aidé par ma collègue, Cynthia Vouche : accueil de la clientèle, mise en place et en scène des meubles, inventaire, affichage des prix…
Je suis également épaulé par un autre collaborateur qui lui, s’occupe de la gestion du personnel et des aspects techniques dans notre dépôt situé Rue de l’Industrie.
ADL : Quelles sont les valeurs défendues par « Bien chez Toit » ?
B.G. : Notre valeur centrale est l’aide aux personnes : les personnes que nous engageons et qui connaissent
donc une revalorisation professionnelle et les clients. Vous savez, il y a des gens qui viennent chez nous et qui n’ont plus rien du tout. Certes, il y a eu les inondations, mais
il y a aussi des personnes qui sortent de la rue, qui ont tout perdu suite à un incendie, à un divorce… Le CPAS leur met à disposition un logement social vide et ils viennent se meubler ici pour
environ 500 à 600€. Ce ne serait pas possible dans un magasin de meubles « classique ».
Autres valeurs : l’accessibilité à tous car tout le monde est le bienvenu et l’absence de profit parce que ce qui est gagné est réinjecté dans l’association pour continuer à la faire évoluer, pour engager de nouveaux travailleurs et pour rendre service aux gens. Et la boucle est bouclée !
ADL : Justement, quel est le profil des personnes engagées ? Quelles sont leurs missions ? Les formez-vous ?
B.G. : Notre entreprise d’économie sociale tourne grâce à une équipe de 15 personnes (équivalents temps-plein). Parmi
celles-ci, il y a des personnes, comme moi, qui sont engagées par l’association Intégra Plus. On travaille également avec des personnes qui dépendaient du CPAS et que le CPAS met au travail sous
contrat « Article 60 ». Cela signifie que durant leur contrat qui peut durer 12, 18 ou 24 mois, elles ont droit à des formations. Avec Intégra Plus, nous allons leur permettre d’acquérir les
compétences nécessaires. Par exemple, nous permettrons ainsi à certaines de se former et de passer leur permis de conduire afin d’aller collecter les meubles, à d’autres de se former à la
peinture, plomberie, électricité… afin qu’elles puissent intégrer l’équipe dédiée aux « petits boulots ». Nous avons également notre personnel fixe qui gère les différentes équipes et qui les
accompagne sur le terrain, toujours dans une optique de formation. Les responsables ont leur secteur d’activité bien défini. Nos ouvriers sont polyvalents : ils savent tous tout faire.
Parallèlement, les « Job coachs » d’Intégra Plus rencontrent très régulièrement nos ouvriers sous contrat et leur proposent d’autres formations, leur font rencontrer des employeurs, les aident à faire leur C.V., etc. Nous avons également des conventions avec des employeurs privés afin de mettre des personnes en stages chez eux.
Le but de « Bien Chez Toit » n’est pas de vendre des meubles pour vendre des meubles (notre activité principale), mais est plutôt un « prétexte » pour faire de l’insertion professionnelle et remettre des gens à l’emploi. Rappelons qu’au départ, Intégra Plus est une association d’insertion professionnelle et une association de CPAS dont les 5 fondateurs sont ceux de Durbuy, Erezée, Hotton, La Roche et Rendeux.
Enfin, il nous arrive, ponctuellement, de travailler avec des bénévoles.
ADL : Et qui sont vos clients ?
B.G. : Des gens de la région, principalement issus de la commune vu que nous sommes situés sur Durbuy. Des personnes dans le besoin tout
comme des amateurs de vieux meubles ou des bricoleurs. On touche toutes les générations : aussi bien de très jeunes couples que des pensionnés, des mamans isolées que des gens qui vivent au sein
de campings. Par contre, étant donné notre agrément IDESS, 80% de notre clientèle doit être à faibles revenus.
ADL : Parlons maintenant du magasin de meubles. Est-ce un magasin social ou une ressourcerie ?
B.G. : C’est un magasin social, mais nous sommes aussi, sans conteste, dans une optique de recyclage, qui est également une de nos
valeurs ! C’est pour cela que nous effectuons actuellement des démarches pour adhérer à la « Ressourcerie FAG » (Famenne Ardenne Gaume) qui a été créée l’an dernier. Nous garderons notre
autonomie et notre mode de fonctionnement, mais nous recevrons une petite contribution pour le recyclage de nos meubles (défraiement à la tonne) et nous bénéficierons de ses moyens et supports de
communication.
ADL : Collectez-vous uniquement des meubles ? Comment ça se passe ?
B.G. : Principalement des meubles (90%) mais pas uniquement. Nous acceptons également les électro-ménagers.
D’ailleurs, nous avons une grande demande pour des réfrigérateurs et machines à laver. Nous acceptons aussi, parfois, un peu de vaisselle et quelques bibelots qui serviront
plutôt à décorer notre magasin.
Au niveau des dons, les gens nous téléphonent, nous envoient un mail ou nous contactent via Messenger. Pour de petits dons, nous demandons à ce qu’ils envoient une photo par mail. Pour des dons plus importants, nous nous rendons sur place pour voir ce qu’il en est. Nous ne prenons pas tout ce qu’on nous donne car nous ne pouvons pas tout stocker et parce que nous savons qu’il y a des meubles qui nous resteront sur les bras car plus au goût du jour. Enfin, si ça en vaut la peine, nous pouvons nous déplacer jusque Bruxelles ou au jusqu’au fin fond de la province.
ADL : Ces différents services que vous proposez sont-ils connus de la population ?
B.G. : Des milieux social et associatif, oui. Du grand public, pas forcément. Nous pourrions être davantage sollicités. Ceci
dit, suite aux inondations de l’été dernier, nous avons été mis à contribution et aussi, du coup, un peu sous le feu des projecteurs. La commune nous a délégué le réameublement des sinistrés et
pendant trois ou quatre semaines, nous n’avons plus travaillé que pour ces gens qui avaient tout perdu. Nous avons alors arrêté de vendre et nous avons donné. Il y a eu un énorme élan de
solidarité avec des dons qui venaient parfois de très loin. L’occasion de remercier, une fois encore, tous ces donateurs, mais aussi les bénévoles, qui nous ont bien aidés durant cette période.
Dès la mi-août, nous avons repris notre activité normale.
Pour nous faire connaître davantage, nous misons sur le Bulletin communal, sur une présence sur un stand lors d’une braderie (même si ça fait deux ans qu’on ne peut plus vu la crise sanitaire), sur notre page Facebook et… sur cet article ;-)
ADL : Des projets pour les mois / années à venir ?
B.G. : Stabiliser ce qui existe et rendre l’activité pérenne notamment en augmentant la proportion de meubles vendus grâce
au développement d’un atelier dédié à la réparation, à la patine et au sablage.
Le magasin (Chainrue 5 à Barvaux ) est ouvert à tous,
du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h à 16h.
Le dépôt (Rue de l’Industrie 29 à Barvaux )est accessible au public
le mercredi de 13h à 16h et le premier samedi du mois de 10h à 13h.
Numéro général : 086 21 06 02
Magasin de meubles : Angélique au 0470 86 26 08
Petits boulots : Fred au 0492 15 13 38
Déménagements : Véronique au 0477 84 81 85
Espaces verts : Bruno au 0492 15 15 86
L'économie sociale. Notre futur, justement
L’économie sociale, c’est la promesse d’un avenir plus juste et durable. Alternative concrète aux dérives du capitalisme, elle montre qu’une autre économie est possible.
Cela vous intéresse ?
En pratique, comment devenir acteur et actrice de l’économie sociale ?
Entretien réalisé par Caroline Lamy, février 2022
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Guenard Catherine (mardi, 07 février 2023 15:59)
Bonjour, j'aurais besoin d'une personne pour tondre ma pelouse, plante des fleurs, je suis de Tohogne rue des presseux 3,,/1 je suis handicap est je sais plus faire ma pelouse, j'espère pouvoir avoir de l'aide pour me soulager cordialement madame Guenard Catherine 0492564262